Feu Brahim Khouaja, surnommé «monsieur Télécom» dans les cercles politiques aux temps de Bourguiba et Ben Ali, a laissé son empreinte indélébile sur un secteur qu’il a servi durant près de 50 ans.
Le secteur de la poste et des télécommunications tunisien est en deuil, suite au décès récemment de celui qui est considéré comme son père et son créateur. Feu Brahim Khouaja, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été la première compétence tunisienne à avoir songé à introduire les télécommunications dans nos murs, à l’époque où personne n’y a même pas pensé, en dépit de l’émergence rampante de ces technologies modernes dans le monde. Lui qui, fort d’une solide formation en la matière dans les grandes écoles d’Occident, a tenu, mordicus, à voir la Tunisie s’émanciper scientifiquement et prendre le même train que les pays avancés.
Son patriotisme pur et dur sera vite récompensé lorsque le président Bourguiba, alors dévoreur de compétences et chasseur de génies, lui confia un ministère sur mesure. A la tête du nouveau département des télécommunications, voyant enfin son rêve réalisé, il commença à faire parler son imagination fertile et son savoir-faire à l’occidentale, en révolutionnant le secteur, par l’institution d’une politique perspicace et prospective dans ce domaine. D’où un formidable essor atteint en un temps record et illustré par le foisonnement des centres de télécommunication dans quasiment toutes les régions du pays.
Feu Brahim Khouaja, surnommé «monsieur Télécom» dans les cercles politiques aux temps de Bourguiba et Ben Ali, a laissé, à ces jours, son empreinte indélébile sur un secteur qu’il a servi, durant près de 50 ans, avec abnégation et loyauté, d’abord, comme haut cadre, ensuite, comme ministre à plusieurs reprises et, en fin de carrière, comme conseiller et instructeur international en la matière au sein de sociétés et firmes tant tunisiennes qu’étrangères.
Au-delà de sa compétence unanimement reconnue, le petit Mahdois devenu grand se distinguait également par ses qualités d’homme aimable et étonnamment modeste. Imbu de la culture musulmane du temps du célèbre collège Sadiki, adepte de modernisme et d’ouverture d’esprit dans l’après -guerre, il fut à sa jeunesse membre de plusieurs associations culturelles.
Mais sa grande qualité d’homme était sans doute l’humilité doublée d’une fantastique simplicité de faire partie du peuple, avec son petit couffin qui l’accompagnait, tous les jours à 8 heures, au Marché central de la capitale, au temps où il était ministre. Non, les hommes de légende ne meurent jamais. Repose en paix, Si Brahim.
Mohsen Zribi